Heineken annonce la fermeture de sa brasserie de Schiltigheim

Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) et France Bleu Alsace, la direction d’Heineken France a annoncé ce lundi matin aux représentants du personnel de la brasserie de Schiltigheim la fermeture de cette brasserie d’ici à trois ans, avec transfert de ses productions sur les deux autres sites du groupe (Mons-en-Baroeul et Marseille). Seule la marque Fischer serait produite toujours en Alsace, avec un projet de création d’une microbrasserie. Cette fermeture entraînera la suppression de 22O emplois, mais Heineken France n’exclut pas la recherche d’un repreneur pour le site.
Ce projet de réorganisation s’inscrit dans un contexte de baisse des parts de marché d’Heineken en France, indique la direction, qui met également en avant l’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie. L ’impact de long terme de la crise sanitaire sur le secteur des cafés-hôtels-restaurants est également invoqué pour justifier la décision, ainsi qu’une concurrence accrue.
Selon les DNA, cette fermeture ou cession s’expliquerait « par les nombreuses contraintes auxquelles est soumis le site, selon la direction d’Heineken : un enclavement en plein centre-ville qui empêche tout agrandissement ; une localisation trop éloignée des nouveaux viviers de consommateurs dans le Sud et l’Ouest de la France ; des coûts de production trop importants du fait de certains équipements vétustes et d’une stratégie de diversification industrielle qui n’a pas porté ses fruits ; et une faible performance environnementale ».
Construite à partir de la seconde moitié du 19ème siècle, et souvent agrandie, la brasserie qui s’est longtemps appelée L’Espérance était depuis longtemps un véritable emblème de l’Alsace brassicole, avec notamment sa superbe salle de brassage datant de 1937. Maire de Schiltigheim, Danielle Dambach a fait part à la presse de sa stupeur à l’annonce de cette fermeture. « Je suis contre cette fermeture, a-t-elle déclaré aux DNA, et on va se mobiliser. C’est inacceptable au regard de l’activité économique (…) Impossible d’imaginer à nouveau une friche industrielle en centre-ville sur un site de 12 hectares, avec éventuellement un projet immobilier, comme ce fut le cas pour les brasseries Fischer et Adelshoffen, rachetées par Heineken avant d’être fermées« . Danielle Dambach exige le maintien d’une activité économique et «pas une micro-brasserie».