L’histoire du FIBA racontée par son créateur

L’affiche du premier FIBA.

Alors que le FIBA (Festival International de la Bière Artisanale) de Sainte-Marie-Cappel vient de fêter en septembre de fêter son 25ème anniversaire, Jean-Pierre Varlet, ancien maire de la commune et initiateur de ce Festival, l’un des plus anciens de France consacrés à la bière avec celui de Richemont, en raconte toute l’histoire dans un livre intitulé : « Le FIBA, artisans de la révolution brassicole ». Il faut noter d’emblée que ce livre existe uniquement sur Internet, grâce au lien https://lefiba.com/histoire/ auquel on accède gratuitement. Car il est désormais trop coûteux de publier un tel ouvrage… ce qui en dit long sur les difficultés économiques de notre époque.

Outre que ce livre raconte en détails et avec photos l’historique de ce salon très novateur à son époque, il décrit surtout son rôle essentiel – il faut le dire – dans les premiers développements de la brasserie artisanale à la fin du siècle dernier. Car en 1998, année de la création du FIBA, la bière artisanale française en est encore à ses premiers balbutiements, après les créations de Coreff, de Lancelot ou d’Esquelbecq (pour n’en citer que quelques-unes) alors que les lagers industrielles dominent plus que majoritairement le marché brassicole. De plus, l’image de la bière est à l’époque franchement déplorable : associée aux matchs de foot, elle est jugée responsable de l’ivresse des jeunes, et l’antimilitariste Cabu caricature un adjudant en l’appelant Kronenbourg.

Jean-Pierre Varlet, qui cherchait une manifestation pour animer son village des Flandres, fait alors le pari d’un festival consacré à la bière artisanale, et international qui plus est, car il n’hésite pas à solliciter des brasseries belges, mais aussi néerlandaises et même britanniques à venir à sa première édition. Et d’ailleurs, deux brasseries anglaises seront au rendez-vous du 27 septembre 1998. Et pour arriver à cette première édition, va se constituer quasiment spontanément une chaîne de bonnes volontés prêtes à œuvrer pour sa création, avec Louis Peugniez, président des Amis de la Bière qui vont mettre en place un concours de bières d’amateurs pendant le FIBA ; Alain Hugo, habitant du village et brasseur amateur ; Daniel Thiriez, qui venait de créer sa brasserie d’Esquelbecq ; Ronny Coutteure, qui viendra inaugurer le FIBA en coupant la tresse de houblon ; et plusieurs habitants du village qui sont venus spontanément proposer de « donner un coup de main », constituant un collectif de bénévoles mobilisés par le projet.

Ce FIBA va être d’abord une véritable pépinière pour de jeunes brasseurs décidés à se lancer et venant fiévreusement soumettre leurs créations, et je n’oublierai jamais ma première rencontre avec Olivier Duthoit et Mathieu Lesenne, servant leur première Bracine… alors qu’ils n’avaient pas encore de brasserie à eux. Mais, à la différence d’autres salons de bière qui verront le jour par la suite, le rendez-vous de Sainte-Marie Cappel va aussi mettre en lumière la vie locale et toutes ses déclinaisons flamandes, avec de nombreux produits locaux (Ah les frites du FIBA !), des expositions d’artistes, des jeux flamands, des livres consacrés à la bière, un concours d’écriture, etc, etc… Car, outre de démontrer la diversité des bières artisanales, le Festival va devenir un véritable rendez-vous festif pour les habitants de la région et d’autres, parfois venus de fort loin pour être à Sainte-Marie-Cappel en septembre.

Le livre se termine par une chronologie très complète, et par la liste de toutes les brasseries qui y sont venus au moins une fois. Un bel ouvrage signé par l’homme qui a réussi à créer un pareil événement.

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